Après le drame de Marseille où une maman a tué son enfant autiste, divers articles ont été consacré à la problématique dans la presse belge.
Voir : l’interview de Flora Arrabito dans le journal télévisé de RTL. Lire l’article de la RTBF. Visionner l’émission « c’est vous qui le dites » (vers la 13e mn). Un post Facebook de cette émission. Un autre post Facebook de cette émission.
Un article de la Libre sur un livre écrit à ce sujet par une maman.
À propos de l’émission « c’est vous qui le dites », des commentaires sur le fil de l’émission et un post Facebook faisaient l’apologie de la méthode Son-Rise. Nous rappelons que cette approche n’est pas recommandée !
Le cas d’Églantine Emeyé, animatrice de télévision, et de son fils autiste, polyhandicapé a été aussi évoqué dans l’émission. Nous rappelons qu’Églantine Emeyé fait l’apologie de la psychanalyse et du packing. C’est son choix, et nous le respectons. Mais nous rappelons que la psychanalyse est inutile pour l’autisme et que le packing est une méthode maltraitante, puisqu’elle consiste à envelopper l’enfant dans des draps et des couvertures serrées, trempées et glacées.
Pour en revenir aux conditions qui pousseraient des parents à commettre l’irréparable, nous rappelons qu’en ce qui concerne le drame de Marseille, la maman (selon sa sœur) n’a jamais voulu entamer de démarches pour obtenir de l’aide, et qu’après avoir tué son enfant à l’arme blanche, elle a signalé sa disparition au commissariat puis participé aux recherches…
S’il est vrai qu’en Belgique, nous sommes mieux lotis qu’en France, les solutions ne sont pas suffisantes en nombre : les listes d’attentes peuvent être longues, et il existe un problème d’inégalité territoriale. Si nous comprenons le désespoir de familles qui, l’âge ou la maladie venant, et n’ayant pas de solution pour leur enfant, commettent l’irréparable, nous ne voudrions pas légitimer ces meurtres lorsque des solutions adaptées sont en place. C’est une porte ouverte sur l’eugénisme. Autant on peut comprendre les parents qui n’ont pas le choix, autant il faut défendre les enfants et adultes victimes quand ce n’est pas le cas.
Nous pensons à une affaire qui avait ému la Belgique entière il y a quelques années, celle de Rita Henkinet. Ses deux enfants/adultes étaient intégralement pris en charge dans un établissement réputé, le jeune homme était assez performant (il résidait dans un logement simplement supervisé). La jeune fille était plus atteinte et, certes, avait connu des récents problèmes de santé qui avaient aggravé son cas, mais elle était traitée.
La mère (qui ne les avait pas vus depuis plus d’un an et jamais repris à la maison pour un week-end les 2 ensemble), décide de les prendre tous les deux et puis les endort à jamais avec des somnifères et en les étouffant. Elle avait absorbé elle-même des substances, mais son frère était arrivé opportunément pour qu’elle soit sauvée. Clairement, nous n’étions pas dans le cas de figure d’un parent désespéré. D’ailleurs, Rita Henkinet a été condamnée à 10 ans de prison et son frère, un temps suspecté de complicité, condamné pour non-assistance à personne en danger. Rita Henkinet n’a jamais été avare de parler à la presse pour expliquer son geste par l’amour. Le procès a mis en évidence que ce n’était pas le cas.
Autre affaire beaucoup moins dramatique mais qui illustre aussi le besoin de vedettariat de certains parents : une mère montre son fils sur les réseaux sociaux avec une affiche sur laquelle il est écrit qu’il est autiste comme son frère [aîné] et que l’état ne fait rien pour eux. Cette mère a accordé plusieurs interviews (télés, radios, journaux) disant que si elle était malade, elle tuerait son fils aîné car elle craignait pour son avenir. Or, ce fils est dans un très bon centre et le deuxième… n’est même pas autiste ! Heureusement, elle n’a jamais vraiment eu l’intention de passer à l’acte mais disait que c’était pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur le cas de ses fils. Ce qui aurait pu se comprendre si le premier n’avait pas trouvé de solution et si le 2e était autiste… ce qui n’est pas le cas ! Rappelons que sur Internet, l’oubli n’existe pas.
Comprenons nous bien : il est hors de question de jeter la pierre sur les parents vraiment désespérés qui n’ont pas d’autre choix. Mais ouvrir la boîte de Pandore pour légitimer le meurtre d’enfants ou d’adultes en raison de leur handicap, c’est donner des idées à d’autres, et c’est criminel.
Nous défendons les personnes autistes. Non à la porte ouverte à l’eugénisme !