David en hiver

À Mme Nicole de Moor, Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration – Copie à Mme Caroline Désir, Ministre de l’Éducation

Le petit David, sa maman et ses trois frères sont arrivés du Congo en Belgique début 2020. David avait alors 18 mois. La maman de David a suivi une formation et est devenue aide-soignante.

Mais on diagnostique un trouble du spectre de l’autisme à David.

Depuis décembre 2022, David est scolarisé à l’école spécialisée « L’éveil » à Mouscron, dans une classe à pédagogie adaptée à l’autisme, où il fait de rapides et grands progrès.

Malheureusement, la maman qui avait demandé l’asile en Belgique (elle avait quitté son pays pour protéger sa famille), s’est vu opposer un refus, et son recours, par rapport à la situation de David, a été rejeté, sous prétexte qu’il existe des structures traitant l’autisme au Congo. En raison de ce refus de permis de séjour, la maman ne peut plus travailler alors que notre pays manque cruellement de soignants ![1]

Mais quelles structures ?

En réalité, comme le dit Pierre Sans, psychiatre français émérite, qui a apporté son expertise dans plusieurs pays d’Afrique : « Si les malades mentaux sont les « oubliés des oubliés » de l’Afrique, les autistes semblent, par leur silence et leur absence quasi totale du paysage humain et médical, les « oubliés des oubliés des oubliés ». Les autistes sont parqués comme des animaux dangereux dans des enclos grillagés.

Il évoque les pratiques rituelles d’exposition sur des tas d’ordure des « enfants différents », laissant à la bonne nature le soin de faire le tri entre les rares qui survivent, ceux dont les mauvais génies ont abandonné le corps et l’esprit et les autres[2].

Pour Mme Kieffoloh, sage-femme de profession et spécialisée en psychiatrie : « En Afrique, l’autisme n’est pas seulement un handicap, c’est aussi une condamnation sociale ». Très émue, elle raconte l’histoire de Marcel, un autiste envoyé à l’âge de huit ans par son père dans un camp de prière d’une secte. « Le môme, enchaîné, dormait à même le sol comme un chien, car on disait qu’il était possédé[3]. »

Outre le manque criant de structures spécialisées, les enfants souffrant de ce trouble du développement mal connu sont victimes de « préjugés socio-traditionnels » et ostracisés, relève-t-elle. « Esprits maléfiques, enfants sorciers, possédés ou réincarnations du diable », tout y passe.

« C’est un problème d’ignorance, c’est ancré (dans les croyances) et il est difficile d’aller convaincre quelqu’un au village que l’enfant autiste n’est pas un possédé », abonde le Dr Aboudramane Coulibaly, directeur exécutif de l’ONG « Vivre-debout »[4].

Nous refusons que David et sa famille soient renvoyés au Congo, ce serait inhumain !

Signez la pétition.


[1] https://www.sudinfo.be/id683628/article/2023-07-03/atteint-dautisme-david-5-ans-fait-enfin-denormes-progres-mouscron-pourtant-il

[2] Source : Asperansa.org

[3] Source : handicap.fr

[4] Source : handicap.fr