David, 7 ans, autiste, fait de grand progrès à l’école spécialisée « L’Éveil » à Mouscron. Mais David et sa famille vont être expulsés, retour forcé pour le Congo. Il reste une semaine pour le sauver.
La Belgique prétend qu’il existe des structures au Congo et veut donc le renvoyer dans son pays d’origine.
En réalité, comme le dit Pierre Sans, psychiatre français émérite, qui a apporté son expertise dans plusieurs pays d’Afrique : « Si les malades mentaux sont les « oubliés des oubliés » de l’Afrique, les autistes semblent, par leur silence et leur absence quasi totale du paysage humain et médical, les « oubliés des oubliés des oubliés ». Les autistes sont parqués comme des animaux dangereux dans des enclos grillagés. Il évoque les pratiques rituelles d’exposition sur des tas d’ordure des « enfants différents », laissant à la bonne nature le soin de faire le tri entre les rares qui survivent, ceux dont les mauvais génies ont abandonné le corps et l’esprit et les autres.
Pour Mme Kieffoloh, sage-femme de profession et spécialisée en psychiatrie : « En Afrique, l’autisme n’est pas seulement un handicap, c’est aussi une condamnation sociale ». Très émue, elle raconte l’histoire de Marcel, un autiste envoyé à l’âge de huit ans par son père dans un camp de prière d’une secte. « Le môme, enchaîné, dormait à même le sol comme un chien, car on disait qu’il était possédé. »
Outre le manque criant de structures spécialisées, les enfants souffrant de ce trouble du développement mal connu sont victimes de « préjugés socio-traditionnels » et ostracisés, relève-t-elle. « Esprits maléfiques, enfants sorciers, possédés ou réincarnations du diable », tout y passe.
« C’est un problème d’ignorance, c’est ancré (dans les croyances) et il est difficile d’aller convaincre quelqu’un au village que l’enfant autiste n’est pas un possédé », abonde le Dr Aboudramane Coulibaly, directeur exécutif de l’ONG « Vivre-debout ».
Voilà où la Belgique veut renvoyer David. Ah oui, on y traite l’autisme. Mais comment ?