
Plan stratégique transversal de la commune 2025-2030 : de graves lacunes pour le handicap
Autisme-Belgique est basée à Boussu. Hier, vendredi 14 novembre 2025, la commune a présenté son plan stratégique transversal : sa politique pour les 5 années de mandat.
Voir à la partie « Inclusion » du tableau du PST (plan stratégique transversal) 2025-2030 (à partir du point 44) et plus précisément au point 46 « Obtenir le label « Handycity » en tant que commune inclusive » et au point 47 « Favoriser l’insertion et sensibiliser la population » et au point 48 « Intégration des enfants en situation de handicap dans toutes les activités extrascolaires ».
Nous tenons à préciser que ces points n’ont pas été modifiés en séance du conseil communal. À la fin de cet article, nous rapportons la réponse de la Directrice Générale sur l’interpellation de l’opposition (groupe des Engagés).
Capture d’écran du 14/11/2025 sur le site de la commune :

Points 46 et 47 du tableau :
En ce qui concerne le label Handycity au point 46, la charte Handycity, à laquelle la commune a adhéré in extremis, développe 5 thèmes et commence le premier par la : « Fonction consultative : La commune donne l’occasion aux personnes en situation de handicap de s’autoreprésenter dans les processus de consultation et de décision de la commune – plateformes d’échange, Conseils consultatifs des personnes en situation de handicap, des jeunes, des aînés, commission santé, réunions, débats, etc. – pour faire entendre leur voix. »
Plutôt que de créer une instance pérenne afin de consulter les personnes concernées dans toutes les actions politiques qui les concernent (et le handicap est un thème transversal), la majorité propose au point 47 « UN débat public et des campagnes de sensibilisation ». Or, ce débat en one-shot ne permet pas une véritable fonction consultative. Sur ce point, déjà, la commune n’obtiendra pas le label.
Budget prévu : néant, alors qu’il faudra organiser des réunions, des visio-conférences ou du co-voiturage ou aller chercher les personnes qui ne peuvent pas conduire, et prévoir des défraiements pour celles qui le peuvent. Ce faisant, la commune dénie le droit à la participation des personnes en situation de handicap aux politiques qui les concernent.
Comme le dit un proverbe marocain « Ce que tu fais pour moi, si tu le fais sans moi, tu le fais contre moi », ou le slogan de l’ASBL Inclusion « Rien pour nous sans nous ».
Mise à la trappe, notre demande d’un Conseil Consultatif Communal des Personnes en Situation de Handicap (CCPSH) pérenne. Un conseil qui aurait été à consulter avant toute décision politique susceptible de le concerner, ainsi que régulièrement en amont pour entendre ses propositions et les mettre en œuvre, et de lui allouer un budget afin d’assurer l’entière participation des personnes concernées. Nous rappelons aussi que l’accessibilité universelle ne concerne pas que les personnes à mobilité réduite, mais aussi les troubles sensoriels, cognitifs, intellectuels, « dys »…
Point 48 du tableau :
« Intégration des enfants en situation de handicap dans toutes les activités extrascolaires » (point 2 de la charte Handycity : accueil de la petite enfance, inclusion scolaire et parascolaire).
Budget : néant. Comment peut-on intégrer les enfants en situation de handicap convenablement si l’on n’envisage pas de formation du personnel les encadrant, voire des postes d’éducateur spécialisé ? Voir le paragraphe 1 du point 2 de la charte Handycity : « D’une part, il est important de former le personnel pour l’accueil et l’encadrement de jeunes enfants et élèves en situation de handicap ou présentant des besoins spécifiques. »
Il aurait été indispensable de prévoir a minima un budget formation, et au mieux, des postes de personnel spécialisé.
De l’argent pour repeindre la moitié de la commune en rose, pour les sorties et les fêtes, il y en a. Pour les enfants en situation de handicap, c’est une autre histoire. On voit où la commune met la priorité.
Aucune disposition n’est proposée dans le PST sur le paragraphe du point 2 de la charte Handycity :
« D’autre part, dès le plus jeune âge, que ce soit dans l’enseignement dit ordinaire ou dans l’enseignement spécialisé, la commune s’engage à développer une politique d’inclusion et/ou d’intégration et une démarche d’accessibilité qui permettront un parcours des enfants en situation de handicap ou à besoins spécifiques de qualité ».
Bien que le point 44 « Accessibilité des infrastructures » soit évoqué dans le PST, nous tenons à rappeler que le handicap moteur n’est pas le seul, et que les enfants peuvent présenter bien d’autres besoins spécifiques.
Réponse de la Directrice Générale à l’interpellation de l’opposition (Les Engagés) de Boussu sur le sujet :
Les budgets seront émis lorsque que tout sera mis en place. Évidemment, la commune mettra tout en œuvre pour avoir le label, et c’est normal que les détails pour y arriver ne soient pas dans le document du PST.
