
Carte blanche des directions d’écoles, des professionnels de l’enseignement, de la santé, des associations de parents et des parents :
Autisme et handicap mental : un manque criant de solutions, une urgence de réformes.
Extraits :
Une crise silencieuse qui devient explosive
En Belgique, l’enseignement spécialisé traverse une crise silencieuse mais profonde. Derrière les murs des écoles, la détresse grandit : celle des enfants, des familles et des équipes éducatives.
Depuis quelques années, les situations de crise violente se multiplient : enseignants, éducateurs et parents, dépassés, se voient contraints d’appeler la police ou les services d’urgence pour rétablir la sécurité. Ces scènes ne devraient jamais exister dans un cadre scolaire.
Le constat est clair : nos structures ne sont plus adaptées à la complexité croissante des besoins. Nous accueillons de plus en plus de jeunes présentant un double diagnostic – autisme, déficience intellectuelle et troubles psychiatriques. Ces enfants, parmi les plus vulnérables, se retrouvent piégés dans un système incapable de leur offrir une prise en charge qui leur convient
Des chiffres qui disent l’impasse
En moins de dix ans, les listes d’attente [des institutions] pour les enfants autistes sont passées de 15% à 70%.
Conséquence : l’enfant reste à l’école, malgré les risques pour lui-même, ses camarades et les équipes. Ou dans le pire des cas, l’enfant est déscolarisé pour la sécurité des élèves, des encadrants et doit malheureusement rester en famille.
Cette impasse n’est pas seulement une tragédie humaine : elle met en péril tout le système éducatif.
- Les équipes pédagogiques manquent de formation et de soutien adaptés. Elles doivent régulièrement travailler au “sauve qui peut”.
- Les familles, laissées seules, s’épuisent et se sentent abandonnées.
- Le manque de coordination entre les secteurs médical, social et scolaire accentue le chaos.
Sous les chiffres, il y a des vies brisées.
Derrière les statistiques, il y a des enfants qui souffrent, des enseignants à bout et des familles qui s’effondrent.
Nous ne pouvons plus nous contenter de constats : il faut des mesures concrètes et coordonnées pour continuer à accompagner au mieux ces jeunes. Nous proposons sept priorités :
- Assurer une coordination réelle entre les acteurs ;
- Former les enseignants et éducateurs ;
- Réviser l’organisation de l’enseignement spécialisé et clarifier les rôles professionnels ;
- Renforcer les moyens humains et matériels ;
- Ajouter des heures éducatives et paramédicales ;
- Créer des dispositifs adaptés et sécurisés ;
- Valoriser les compétences plutôt que les déficiences.
Une urgence éducative et sociétale
La Belgique a ratifié la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. En laissant ces enfants sans solution, nous manquons à nos engagements internationaux et à un principe fondamental : le droit à une éducation inclusive et digne.
Aujourd’hui, aucune porte ne s’ouvre pour ces enfants. Demain, c’est tout un système qui risque de s’effondrer si rien n’est fait.
Nous appelons les autorités à agir, la société civile à se mobiliser – enseignants, familles, associations, citoyens.
Il en va de l’avenir non seulement de ces jeunes, mais aussi de leurs familles, de l’école et de la société inclusive que nous voulons construire.
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